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Montépilloy : un lieu chargé d'histoire |
Le château de Montépilloy est la plus importante ruine de forteresse médiévale du Pays de Senlis. Aujourd’hui, transformé en ferme, l'édifice accueille les touristes pour une visite historique et gastronomique sur la route de Crépy-en-Valois
La puissante entrée de la forteresse médiévale se dresse encore aujourd'hui. Si le pont-levis a bel et bien disparu, les restes des fortifications et le fossé sont encore bien visibles de nos jours.
Le château de Montépilloy est un site médiéval exceptionnel situé près de Senlis sur le RN 324, à 7 km en direction de Crépy-en-Valois. C'est la plus importante des ruines médiévales du pays de Senlis.
Le château aurait été fondé par les Le Bouteillier de Senlis famille issue des Contes de France. Son donjon le place au 1er rang des édifices européens de ce type. D'architecture typiquement féodale (il apparaît dans l’encyclopédie de Viollet le Duc, source essentielle qui fait l'inventaire des édifices médiévaux), 1’enceinte polygonale date de la période de Philippe-Auguste (1180-1223). Il est reconstruit au XIIIème siècle, complété au XIVème et sous Louis d'Orléans au début du XVème. |
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La forteresse médiévale de Montépilloy n'était, avant le XIVème siècle, qu'un donjon de moyenne importance faisant office de château.
Il était à usage seigneurial et à l'échelle de ceux de la noblesse rurale. Les familles qui détenaient diverses seigneuries n'étaient pas attachées exclusivement à Montépilloy.
Mais cette forteresse avait l'avantage d'être située face à Senlis, à l'extrême pointe d'une chaîne de collines et entre deux grands chemins convergeant vers Senlis : celui venant de Villers-Cotteret et l'autre longeant le cours de la Nonette.Ce sont ces vertus stratégiques qui, jointes à l'importance de son détenteur, transforment le donjon en véritable forteresse à l'occasion des troubles permanents de la fin du XIVème siècle.
L'enceinte fortifiée est celle du XIIIème siècle entretenue aux époques postérieures. La porte d'entrée conserve ses deux hautes tourelles, mais a perdu son pont-levis. Côté cour, le logis sur le passage a été remonté fin XVème ou début XVIème siècle. |
Le réduit du XIVème siècle est un fort ensemble qui se compose du donjon, d'une large courtine surmontée d'un chemin de ronde qui épaulait le corps du logis et d'une tour qui termine cette courtine.
C'est un ensemble fortifié autonome placé dans une autre enceinte, pour en faire une dernière retraite que l'on veut efficace. La courtine vient s'appliquer sur le donjon de manière à donner une meilleure protection côté cour où l'assaillant était censé se présenter. Le logis du XIVème siècle y était adossé.
La tour dite carrée est contemporaine à la courtine. Dans cette enceinte du XIIIème siècle, subsistent les ruines d'un donjon cylindrique haut de 45 mètres, divisé en six niveaux, dont trois voûtes communiquant par un escalier rampant dans l'épaisseur des murs.
On pénètre au troisième niveau par une porte défendue par une herse et un assommoir. La tour était entourée d'un fossé et d'une chemise qui ne permettait d'y accéder que du côté de la cour par une poterne unique, haut placée, avec passerelle de bois, trappe, herse, et ses trois étages étaient desservis par des escaliers qui glissaient dans les épaisseurs des murs.
Louis d'Orléans, seigneur du Valois, voulait que ses châteaux puissent correspondre par signaux, Montépilloy, Crépy, Bethisy, Vez et Pierrefonds. |

En 1320, il est assiégé par les Anglais. Cette période de sièges se poursuit jusqu'en 1329, date du début du règne des Valois.
En 1353, sous le règne de Jean Le Bon, les Le Bouteillier vendent Montépilloy à Robert Louis.
Le château continue de se renforcer au moment où la guerre de Cent ans se développe sur le territoire français.
En 1386, il appartient à Enguerrand de Concy.
En 1389, c'est Olivier de Clisson qui est maître de Montépilloy.
Vers 1409-1411, période du début de la guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons, il a été créé à l'intérieur de la grande enceinte un réduit formé de deux courtines et une nouvelle tour dite tour carrée.
En 1411, les Le Bouteillier récupèrent Montépilloy.

En 1429, Jeannne d'Arc, qui se dirige avec les armées du roi de France Charles VII sur Compiègne, fait un court passage à Montépilloy.

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En 1440, le château connaît une nouvelle tragédie puisque Guy Le Bouteillier est otage du duc d'Orléans. Pourtant, la guerre de Cent ans s'achève sans encombre en pays de Senlis à la fin des années 1440.
Entre 1474 et 1477, Jean de Chabanne achète le château.

C'est alors au temps des troubles dus aux guerres de religions que le château connaît une fois de plus, les tourmentes des conflits : le 19 juillet 1591, les ligueurs incendient Montépilloy.
C'est Henri IV de Bourbon qui par sa conversion au catholicisme « Paris vaut bien une messe " met fin aux guerres de religions. De 1496 à 1734, le château appartient aux Montmorency

Les guerres de religion atteignent la région senlisienne. Le château est destitué en 1491.
Il est alors démantelé par Henri IV qui le fait miner : le donjon est alors détruit à 80 %.En 1603, les restes de la forteresse sont transformés en ferme. Les ruines servent de carrière pour la construction des actuels bâtiments et à une partie du village. En 1734, les Condé y habitent jusqu'à la Révolution. Et, en 1869, le fermier Mangin devient propriétaire de l'ancienne forteresse devenue ferme. Il est l'ancêtre des actuels propriétaires fermiers: les Roland.
Au XXème siècle, le château a été classé «ruine». c'est pourquoi, ces ruines doivent rester ad vitam aeternam de belles ruines et qu'il est impossible, ni même imaginable de voir un jour des fonds débloqués pour la réfection du donjon.
Ce que le monarque Henri IV a défait au XVIème siècle, la République n'entend pas le refaire au XXIème siècle
(Merci à Oise Hebdo pour ce texte)
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